Je voudrais apporter un angle de vue humaniste, me détachant ainsi de toute vision économique pour la France et de tout jugement politique à propos de ce rapport. Oui, je pense qu’il faut trouver des solutions pour relancer l’économie, pour « aller chercher un point de croissance » mais pas à n’importe quel prix.
Pour illustrer cela je voudrais vous parler des pharmaciens. Vous savez sûrement que la profession de pharmacien est très réglementée. Seul les diplômés peuvent être propriétaire d’une pharmacie et ils ne peuvent pas en avoir plusieurs. Le nombre de pharmacies est limité par une réglementation qui autorise la présence d’une pharmacie pour un nombre minimum d’habitants. Ainsi les officines ne sont pas dans un marché de concurrence totalement libre et ouvert. Je ne dis pas que je suis favorable à ce système, ni défavorable d’ailleurs mais il existe et donc avant de le changer il faut bien peser les conséquences d’une libéralisation de ce marché. Il est plus que probable qu’en déréglementant ce marché on verrait une baisse des prix des produits en libre service dans les pharmacies et donc que l’on libérerait partiellement la croissance du chiffre d’affaires des produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques. OUI MAIS
Derrière ce marché il y a des femmes et des hommes qui ont planifié leur avenir en se basant sur un modèle économique très particulier. Il est fini le temps de l’opulence pour les pharmaciens ; les années mitterrand sont passées avec leur cortège de lois qui ont fait baisser de plus de 10 points la marge des pharmaciens. Alors aujourd’hui ils ne travaillent plus pour emmagasiner des profits qu’ils placeraient pour leur retraite, mais ils travaillent pour rembourser le crédit qu’ils ont fait pour acheter leur officine au prix fort en espérant vivre paisiblement à leur retraite sur les revenus de la vente de leur fond de commerce. Allez expliquer à un pharmacien qui a payé sa pharmacie à 90% du chiffre d’affaire, qu’à sa retraite il ne l’a vendra qu’a 20%. Non franchement cela n’est pas raisonnable.
Jean-Valéry DESENS
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