Ce matin, paisible dans ma voiture, j’écoutais un débat sur France Info qui opposait deux journalistes situés de part et d’autre de l’échiquier politique. Ils devaient confronter leurs opinions sur le thème des pertes accumulées par les actionnaires en bourses.
Le plus révolutionnaire d’entre eux a alors fait une tirade laminant les actionnaires, il jouissait en pensant à l’argent perdu depuis quelques mois par tous ceux qui ont « joué » en bourse et qui ont vu leur placement fondre comme neige au soleil.
Paisible, je l’ai été jusqu’à ce monologue dont l'interet n’avait d’égal que l’ignorance de cet homme.
Sur les sept à huit millions d’actionnaires en France, la très grande majorité sont de PETITS actionnaires, des personnes âgées qui ont vendu leur appartement payé sur 20 ans, pour financer leur long séjour en maison de retraite en plaçant leur pécule dans leur agence de quartier ; de petits commerçants qui ont vendu leur fond de commerce et qui attendent un petit complément de retraite grâce à un placement qui progresse tout juste comme l’inflation...
Ce sont toutes ces petits gens qui aujourd’hui voient l’épargne de leur vie subir une terrible cure d’amincissement. L’infime minorité de très gros actionnaires ont perdu de l’argent mais ne le ressentent même pas.
Cet homme réalisait-il que le PEA qu’il a probablement signé chez son banquier faisait de lui un actionnaire en puissance. Qui faut-il montrer du doigt, la personne qui a placé ses petites économies et qui a perdu 30% de l’épargne d’une vie ou celui qui lui a vendu des pertes ?
Cet homme a voulu faire un cliché d’une situation complexe qui n’est ni toute blanche ni toute noire.
Il eu été plus judicieux de sa part de faire un vrai travail de journaliste en ne généralisant pas, en expliquant les dérives d’une économie non maîtrisée et en jugeant les excès d’un libéralisme trop peu encadré.
Et oui il y a actionnaires et actionnaires…
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