Politique
Voici un mot qui veut tout dire et rien dire à la fois.
Posez-vous la question ! C’est quoi la politique ?
Est-ce un état, un mode de réflexion intellectuel ? Est-ce pour vous un mot noble ou un terme péjoratif ? J’aimerais que vous me répondiez que la politique est une des plus belles activités qu’il y ait et que les politiciens sont des êtres dévoués qui vous donnent l’espoir d’un avenir meilleur… Mais je sais, ou plutôt je me doute, que vous ne pensez pas cela. Pourtant je puis vous assurez que la politique est une activité extraordinaire, extrêmement noble, mais dont les acteurs ne sont pas toujours à la hauteur. Mais ne généralisons pas ; s’il existe bien des politiciens dont les agissements ont entaché leur activité, ceux-ci ne représentent qu’une infime minorité qui par la médiatisation de leurs actes ont masqué le travail exemplaire de milliers d’élus qui tous les jours travaillent bénévolement pour nous, en organisant et en gérant nos cantons, nos villages, nos villes, nos intercommunalités, nos départements, nos régions, notre pays et notre Europe.
Ca fait beaucoup de strates tout cela ! N’est-ce pas trop d’ailleurs ?
Je n’ai pas encore tranché sur la question mais je m’interroge…
Alors que notre gouvernement travaille sur la modernisation et la réforme de nos institutions, j’eusse aimé que l’on nous propose des modifications osées synonymes de la modernité de notre pays. Je pense qu’il eu été normal de se poser la question de la suppression de l’échelon administratif départemental et de la suppression du sénat qui pour un grand nombre de français ne représente plus rien. En réalité dire que le sénat est totalement inutile est un raccourcit sévère et imprécis. Car si son rôle législatif est difficilement lisible, il faut cependant lui reconnaître une réelle capacité à provoquer le débat et à stimuler la réflexion. Mon avis, c’est qu’il serait tout à fait possible de transférer ses prérogatives ou plutôt ses capacités d’investigations à l’Assemblé Nationale et donc à nos députés qui sont, eux des représentants directs du peuple puisqu’ils sont élus grâce à notre vote direct.
Allez, osons dire que le mode d’élection des sénateurs est obsolète et qu’il masque parfois des arrangements dont personne ne peut être fier. C’est un bon moyen d’acheter la paix politique et de se partager le gâteau des places éligibles. Et oui, les élections sénatoriales peuvent être une forme de monnaie d’échanges. Elles peuvent permettent de proposer des postes de sénateurs à des candidats qui dérangeraient dans le cadre d’une élection municipale ou législative. Non, vraiment, j’ai des difficultés à croire que ce mode d’élection existe encore dans notre pays.
Alors je rêve, vous l’avez compris, de la suppression ou au moins d’une reconfiguration du Sénat tout en imaginant une nouvelle Assemblé Nationale qui proposerait 90% des lois après les avoir étudiées en commission et avant de les voter pour qu’elles soient appliquées par notre gouvernement.
Ce n’est faire que peu de cas de cette institution que de ne lui laisser qu’un rôle d’enregistrement des lois proposées par le gouvernement. L’Assemblé Nationale devrait donc, selon moi, être la pierre angulaire de la modernisation, de l’actualisation et de la rédaction de nos lois. Mais pour qu’elle soit totalement légitime elle doit être représentative des tendances politiques du peuple. Qu’on le veuille ou non, notre Assemblé Nationale n’est pas une photo politique du peule français. Souvenez-vous du second tour des élections présidentielles de 2002 ! Avions-nous Chirac face à Jospin ?
Non !
Nous avions Chirac face à Le Pen.
Et aux dernières présidentielles, quel était le troisième parti de France ? Le modem !
Et pourtant il n’y a pas de député du front national et que 4 députés Bayrouistes.
C’est ridicule.
Evidement je ne suis pas pour une proportionnelle intégrale qui n’aurait que pour résultat de déstabiliser notre assemblé mais il m’apparaît comme indispensable de proposer une dose de proportionnelle afin que chaque parti politique ait un nombre raisonnable de représentants.
De même il me semble qu’autoriser le président de la république à s’exprimer devant les députés serait légitime et l’obligerait à justifier directement devant les représentants du peuple sa politique. Après tout c’est bien le nom de notre président qui était sur le bulletin que nous avons déposé dans l’urne pour les élections présidentielles, pas celui du premier ministre. Le vrai responsable de la politique mené dans notre pays doit être le président de la république. Ce concept gaullien est éminemment moderne et trouve sa justification dans la campagne même des élections présidentielles. Quand chacun d’entre vous a fait son choix, il l’a fait sur les bases de la campagne, sur les bases d’un programme proposé par un et un seul candidat qui lui-même s’est affranchit partiellement de son parti pour transcender les étiquettes. C’est lui qui est le représentant de son programme et qui a tranché sur les propositions qu’il proposait aux français pendant ses meetings…alors c’est lui qui, une fois élu, doit être au créneau pour assumer les conséquences de ses choix et non pas son premier ministre qui lui est là pour appliquer le programme pour lequel les électeurs se sont prononcés. C’est une forme de lucidité et de respect des citoyens.
Si vous me suivez dans mes propos alors vous devez aussi vous poser la question de la représentativité des élus.
Je vous invite à observer la liste de vos conseillers municipaux dans vos communes et vous constaterez probablement qu’il y a peu de jeunes et particulièrement de jeunes femmes et beaucoup de retraités.
Vous noterez aussi que parmi nos ministres et nos députés il y a une forte proportion d’énarques et de fonctionnaires !
Pourquoi ?
Parce qu’en France il n’y a pas de statut de l’élu.
Quand vous êtes un élu vous n’êtes pas ou presque pas payé, alors peu de jeunes peuvent participer à l’action politique locale puisque ce choix les priverait de leur gagne pain. De même il n’y a pas de statut spécifique de la femme politique qui lui permettrait de concilier l’éducation de ses enfants et une charge politique.
Les années de mandats devraient compter dans les trimestres pour la retraite au même titre que celles de salariés ou des chefs d’entreprises. Créons un vrai statut de l’homme ou de la femme politique et profitons-en pour limiter le cumul des mandats.
Cela aura un double avantage ; renouveler la classe politique tout en la faisant à l’image de son peuple.
Evidemment, dire que les hommes politiques sont mal payés n’est pas très populaire, mais pourtant c’est la réalité. Otez vous l’image du riche sénateur et regardez les infimes indemnités de vos élus locaux qui travaillent 40, 50, 60 ou 70 heures par semaine et qui négligent souvent leur vrai métier qu’ils sont cependant souvent obligés de conserver en parallèle pour boucler les fins de mois.
En créant un vrai revenu de l’homme politique c’est tout une nouvelle tranche de la population française qui pourra faire le choix d’embrasser la carrière d’homme ou de femme politique. Demain un smicard avec 2 enfants pourra alors peut être choisir de participer à la gestion de sa commune ou de son département.
Et oui, la politique doit être un vrai métier…
Bref, vous constatez que j’aimerais que la réforme de nos institutions soit beaucoup plus poussées que le consensus mou que l’on nous
concocte actuellement à l’assemblé nationale. Finalement je suis assez tenté de basculer dans la 6ème république. Cette année nous fêtons les 50 ans de la 5ème république ; imaginez vous que cette république fut mise en place 10 ans avant mai 68 et 13 ans après la 2nd guerre mondiale. Ce n’est donc pas étonnant qu’elle mérite une évolution ; et dire cela n’est pas renier ni insulter le passé mais très franchement notre république ne colle plus à notre époque. Il faut comprendre que les trentenaires actuels (dont je fais parti) n’ont même pas connu le général De Gaulle. Et comme l’enseignement faillit, il est probable que mes enfants parleront de cet homme comme l’on parle de Vercingétorix.
Le désintérêt actuel des jeunes et même des français dans leur globalité pour la politique trouve son terreau dans ce fossé. Les français ne se reconnaissent pas dans nos hommes et nos femmes politiques ni dans leurs institutions. Mais pour réformer la constitution il ne faut pas une majorité relative mais une majorité des 3/5ème (des parlementaires). Et comme l’UMP n’a pas cette majorité à elle toute seule, il va falloir trouver un consensus pour que des voix du PS et du modem votent en faveur de cette réforme. Et donc attendons nous à ce que cette réforme ne soit que partielle et donc à ce que le fossé qui sépare les élus des citoyens ne soit pas rebouché.
Il est loin le temps des propositions Balladur où tout semblait envisageable.
Mais je ne désespère pas car un peu partout on entend des voix moins consensuelles qui s’expriment différemment.
L’espoir est là et je me laisse emporter dans une rêverie, dans un imaginaire ou les députés voteraient les lois sans se préoccuper des étiquettes et en ne pensant qu’a la qualité des textes ; où les militants choisiraient leurs candidats par un vote démocratique (même pour les élections locales) ; où la langue de bois serait trois pieds sous terre ; où il y aurait autant de femmes élues que d’hommes ; où les principales qualités d’un élu (aimer, respecter et servir ses citoyens) seraient reconnues et feraient déplacer 90% des citoyens pour voter.
Si vous avez analysez ma « prose » vous constaterez que je parle de rêverie et pas de fantasmes...contrairement aux fantasmes les rêves sont faits pour être réalisés, alors je suis convaincu qu’un jour cela existera ; après tout, un jour il y a bien eu un homme pour rêver de mettre un pied sur la lune, pour rêver de gravir l’Everest, pour rêver de ne plus avoir son linge à laver à la main ou pour rêver de gagner la coupe du monde de foot….
Jean-Valéry DESENS
billet publié aussi sur:
Des jeunes libres de s'engager Le blog de Quitterie DELMAS
"Dans la revue de blog aujourd'hui sur le non cumul et plus largement sur la réforme des Institutions, voici ce que j'ai trouvé : une magnifique contribution de Jean Valéry Desens, de l'UMP sur les institutions françaises. Voilà, j'ai eu envie de couper son texte pour le raccourcir, mais non. Je voudrais que vous le lisiez. Jusqu'au bout. Rendons-nous compte que sur ce sujet, il y a un consensus, notamment générationnel. Nous partageons les mêmes rêves pour notre démocratie." Quitterie DELMAS
Politiquement libre
Sitôt élu monsieur Desens s'envole vers la capitale.
Coucou, c'est au CM de Mandelieu que vous êtes et c'est pour les Mandolociens et les Napoulois que vous devez vous investir, pour ceux qui sont obligés de demander de l'aide parce qu'ils paient des loyers trop cher et qu'ils n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Allez monsieur Desens un peu de sérieux.