Adieu à ma bavette savoureuse découpée par mon boucher préféré
Adieu l'odeur du pain qui chemine dans nos rues
Adieu à mes habitudes chez Dominique, mon ami photographe
Adieu petites histoires de quartier clamées par mon artiste coiffeur
Adieu aux mille couleurs des agrumes mures qui rayonnent chez mon primeur
Adieu la vie dans nos quartiers, la joie, le bonheur de côtoyer ces petits commerçants qui connaissent nos enfants et nos parents, qui aiment nous servir et nous proposer les vrais produits de chez nous.
Mon coeur se brise, mon estomac se tord en entendant les mots de notre ministre de l'économie.
Faut il vraiment céder à la grande distribution pour augmenter le pouvoir d'achats alors que tant d'autres propositions sont à envisager. Oui, la concurrence fait souvent baisser les prix mais ne nous trompons pas; libéraliser l'implantation des grandes surfaces c'est avant tout laminer, écraser, piétiner le petit commerce et ses millions d'emplois. Au final le chiffre d'affaires de la grande distribution en France augmentera en parallèle à l'augmentation du nombre de points de ventes. Et ce chiffre d'affaires à qui vont ils le prendre? Aux petits commerces évidement, à notre boulanger, à notre charcutier, à notre photographe, à notre coiffeur, à notre traiteur, à notre poissonnier.
Ouvrons les yeux et faisons un choix en sachant de quoi l'on parle, EN CONNAISSANCE DE CAUSE.
Si notre ministre Christine LAGARDE porte ce projet avec sincérité c'est qu'elle n'a pas envisagé la possibilité de victimes collatérales. Son arme n'est pas une arme de précision contre l'augmentation des prix mais une arme de destruction massive qui rayera d'un trait la filière "petits commerces" en France.
Il y a d'autres choix à faire sans stigmatiser les commerces de quartiers. Aidons les grands distributeurs à mieux négocier avec les fabricants des marques leaders, aidons les petits commerces à se fédérer et à créer leurs centrales d'achats, aidons les français à diminuer leur consommation d'énergie, travaillons pour baisser le prix des forfaits multimédias (téléphonie, TV, Internet), aidons les retraités à rester actifs en travaillant deux, trois ou quatre heures par semaines s'ils le souhaitent...
Il existe des milliers de petites mesures qui sont autant de petits courts d'eaux discrets qui formeront le fleuve dynamique nommé AUGMENTATION DU POUVOIR D'ACHAT.
Jean-Valéry DESENS
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