Interview de Nicolas Sarkozy
Président de l’UMP
Jeudi 30 novembre 2006
Etes-vous candidat à l’élection présidentielle ?
Ma réponse est oui.
Pourquoi ?
C’est une décision mûrement réfléchie. A titre personnel, elle n’était pas évidente. Cette décision m’engage ; c’est le choix d’une vie. C’est une lourde responsabilité vis-à-vis des Français auxquels je demande de me faire confiance. Je me sens la force, l’énergie et l'envie de proposer une autre vision de la France. J’ai l’ambition de créer une nouvelle relation avec les Français qui repose sur deux mots : confiance et respect, confiance en la parole donnée et respect de chaque Français pris individuellement.
Quel contenu donnez-vous à cette nouvelle relation ?
Faire de la France le pays où "tout peut devenir possible". Et cela pour tout le monde, mais d'abord pour ceux qui ont connu des épreuves, se sentent fragiles ou qui pensent que "rien n’est jamais pour eux ». Quand tout sera redevenu possible, quand la promotion sociale, le droit à la propriété, une meilleure école pour ses enfants, un meilleur salaire pour soi, une réelle égalité entre hommes et femmes, seront des objectifs réalisables pour chacun, alors les Français retrouveront le goût de vivre ensemble. Et la nation Française sera à nouveau un exemple pour le monde.
Pourquoi maintenant cette annonce de candidature ?
Je m’étais engagé auprès du président de la République à ce que 2006 soit consacré au travail gouvernemental et que la campagne ne démarre qu’en fin d’année. J’ai respecté mon engagement. Dans cette campagne je dirai tout avant afin de pouvoir tout faire après. Notre démocratie a besoin de franchise, d'honnêteté, de vérité.
Avez-vous fixé un terme à votre présence au gouvernement ?
Il est trop tôt pour répondre parce que ma famille politique n’a pas encore décidé de me soutenir. En tout état de cause, je ne serai plus ministre au moment de l’élection : en cela je serai le premier à m'imposer cette règle contraignante.
Vous êtes en pré-campagne depuis des années. Qu’est-ce qui va changer désormais ?
Depuis des années, j'ai la même volonté de renouveler le débat public. Je vais maintenant m'adresser à tous les Français, sans exception. Je pense entre autres aux catégories de la population auxquelles nous n’avons pas assez parlé : aux fonctionnaires, aux Français les plus récents, aux femmes, aux jeunes, à ceux qui n'ont plus d'espoir. Je vais leur parler de la France et de leur avenir. J’appelle la droite républicaine et le centre à s’ouvrir aux idées nouvelles afin que tous les Français puissent se reconnaître en nous.
Votre programme sera-t-il UMP ?
Lionel Jospin avait dit, en 2002, que son programme n’était pas socialiste. L’électorat socialiste l’a "compris". Il n’a pas voté pour lui. Qu’on ne compte pas sur moi pour tenir un discours qui ne soit pas fidèle aux valeurs de la droite et du centre. J’aime mon pays, je crois aux vertus du travail, du mérite, de la récompense et de l’effort. Mais je ne suis pas un conservateur car je crois au mouvement. L’ordre n'est acceptable que s'il est en mouvement. L’ordre juste c’est juste de l’ordre. Je veux que l'avenir redevienne une promesse et cesse d'être une menace. Les Français attendent des raisons d’espérer. Il n'y a de fatalité que pour ceux qui renoncent. Je n'en serai jamais.
Le mot rupture fait-il encore partie du vocabulaire de Nicolas Sarkozy ?
Oui car je veux rompre avec une façon de faire de la politique. Rompre ce n’est pas la crise. A ceux qui voudraient m’appeler à la continuité, je pose la question : êtes-vous sûrs d’être en harmonie avec les Français ? Je veux rompre avec l’idée que l’on peut travailler moins et gagner plus, qu’en accueillant tout le monde on peut intégrer convenablement, qu’on démocratise l’enseignement en abaissant le niveau des diplômes. A mon poste de ministre, j’ai profondément changé les choses. Je veux remettre la société Française en mouvement.
Ségolène Royal n’incarne-t-elle pas mieux cette rupture ?
Le PS a choisi l'immobilisme. Je veux incarner le mouvement. Dans un monde qui bouge si vite qui peut penser que l'on peut demeurer immobile. Je veux une rupture tranquille. Cela fait quatre ans et demi que je gère la sécurité de la France. Cela demande beaucoup d’expérience et de maîtrise. Je veux les mettre au service de la France.
Quelle rupture incarnez-vous par rapport à Jacques Chirac ?
On peut être fidèle à son histoire, fier de son bilan et proposer pour les cinq années à venir un autre chemin. Je souhaite un président responsable et des contre-pouvoirs plus forts. Imaginer l'avenir et l'incarner c'est désormais ma mission.
On vous dit atlantiste, communautariste et libéral…
On dit tant de choses fausses et caricaturales !
Communautariste ? C’est un mensonge. Je n’accepte pas qu’on importe des usages et des coutumes non conformes à nos valeurs républicaines. Atlantiste ? On est d’autant plus indépendant qu’on est amis. Libéral ? Cela serait réducteur. Je crois en la liberté. Mais je ne suis pas un idéologue. Et je pense que l'Etat et les services publics ne doivent pas être condamnés à l'impuissance. Ils ont tous leur rôle dans la société moderne que je veux bâtir.
Le PS est désormais en ordre de marche derrière sa candidate. A l’UMP, vous en êtes loin…
Rarement la famille politique que je préside n'a été aussi rassemblée. Je n’y considère personne comme un adversaire.
Ce qui n’empêche pas des velléités.
Ce ne sont pas des velléités, ce sont des talents. Je les prends en compte car toutes les ambitions sont légitimes.
Jacques Chirac a eu 74 ans hier. Que lui souhaitez-vous ?
D'être heureux.
Hier soir, j'étais heureux. Je me suis retrouvé, enfin, avec un candidat, déclaré, qui parle comme je l'attendais depuis très longtemps... Je suis comme beaucoup de gens, je suis totalement et définitivement emballé par l'homme et par le futur qu'il propose et comme beaucoup de gens je me dis, parler c'est bien, agir c'est mieux.
Dans le cadre du développement de ses idées, Nicolas Sarkosy nous permettra enfin de marcher sur les pieds et non plus sur la tête. Nous vivons encore aujourd'hui de façon totalement contraire à la logique et de façon encore trop démagogique. Nous avons besoin de fonctionner de façon sencée, cohérente et terre à terre. Fini l'idéologie 68arde qui nous a tant fait de mal. Avançons, faisons mieux que les autres, refaisons parti des leaders de ce monde, n'ayons pas peur de vouloir l'excelence. N'ayons pas peur d'être patriotes. N'ayons pas peur de vouloir plus pour chacun d'entre nous. Mais disons nous aussi que nous n'avons rien sans rien ! Que l'état n'est pas responsable de tout les maux des français et que chacun peu faire mieux pour lui même. Il y a trop d'adulte en France qui se considèrent encore trop comme des enfants. l'assistanat n'est valable que pour ceux qui sont vraiment dans le besoin, qui ne peuvent plus avancer parce que la vie et le temps ne les pas aidé. A chacun d'entre nous de trouver NOS solutions pour améliorer nos besoins et ne nous tournons pas systématiquement vers l'état providence !! Faisons en sorte que nos idées nous fasse avancer.
Aujourd'hui, je me trouve dans le camp de ceux qui ont envi d'incarner ce changement, cette façon de faire qui permet de dire, enfin, nous sommes adultes.
Rédigé par : Faucomprez mathieu | 01 décembre 2006 à 14:11
Nicolas SARKOZY a développé une vision globale. Il propose un projet complet pour la France et les Français: emploi, environnement, éducation, immigration... Enfin, idéologiquement, il rompt avec un clivage gauche-droite d'un autre temps, sur lequel, nous avons abandonné des thèmes à la gauche. Les conséquences en sont désastreuses puisque la pensée unique s'est installée durablement dans notre pays.
Aujourd'hui, nous sommes à un tournant. Nous avons besoin urgemment, dès 2007, de réformes structurantes. Et pour cela, l'UMP est devenu le seul mouvement réformateur alors que le PS se plonge dans un conservatisme démagogique et un immobilisme inquiétants.
Rédigé par : David K | 13 décembre 2006 à 12:05